Trop souvent, certains végétaux du jardin potager sont massacrés lors du nettoyage annuel. La ciboulette, le céleri maggi, le raifort, la menthe et l’estragon en sont souvent les premières victimes, car leurs parties aériennes disparaissent après le premier gel. D’autres plantes comme la sauge, la sarriette, le thym et même le romarin sont tellement mal placées que le motoculteur ou la bêche ne peuvent les éviter.
Si vous êtes dans ce cas, organisez mieux votre potager en réservez dans une extrémité un « coin » vivace. Cette partie du jardin sera d’autant plus vaste si vous cultivez la rhubarbe, l’asperge et l’artichaut.
L’arrière automne est une période tout à fait favorable à la transplantation des végétaux. Vous pouvez donc, sans tarder, transplanter vos plantes condimentaires. Par une belle journée préparez le terrain en effectuant un labour profond. Ajoutez une bonne dose de compost afin d’alléger la terre; si le terrain est trop mouillé, choisissez un compost sec afin de faciliter l’affinement. Plantez, en prenant soin de rajeunir les plantes âgées, en divisant les souches de ciboulette, de céleri maggi, d’estragon et de raifort. Les autres essences seront soigneusement sorties de terre, avec une petite motte, et replantées immédiatement. Vous tasserez la terre d’un coup de talon et arroserez même si le sol est très humide afin de bien mettre en contact la terre et les racines.
Malheureusement, l’aspergière ne peut pas être déplacée, sauf si elle n’est plantée que depuis une ou deux saisons, trois au maximum! Ce travail de transplantation aura lieu en mars ou avril prochain.
Ce n’est pas le moment, non plus, de transplanter l’artichaut. Contentez-vous de bien protéger le pied des souches avec des feuilles mortes ou de la paille et des branches de sapin. Vous oeilletonnerez en mars prochain. Dans ce cas, vous sélectionez des rejets munis de quelques racines que vous planterez en prenant soin de ne pas trop les enterrer. Par sécurité pour empoterez quelques oeilletons que vous mettrez sous couche pour l’enracinement; ainsi, vous assurez la succession.
Les crosnes du Japon et les topinambours sont à la mode. Rappelez-vous que vous ne pouvez pas sortir les tubercules de terre comme des pommes de terre. Ces deux légumes doivent rester dans le sol tant que vous ne prévoyez pas de les consommer. Arrachez-les donc au fur et à mesure de vos besoins. Vous pouvez, afin de n’être pas pris au dépourvu, disposer un lit de feuilles mortes sur une partie de la culture pour empêcher le sol de geler.
Dans certaines régions aux climats doux, les jardiniers amateurs laissent leurs carottes en terre comme les poireaux. Ils vont les sortir quand ils en ont besoin. Cette manière de pratiquer est dangereuse, car les racines peuvent geler ou plus souvent encore devenir une nourriture agréable pour les rongeurs toujours à la recherche de légumes frais.
Si vous avez semé du persil racines, sachez qu’il faut le sortir de terre et le conserver comme les carottes.
Enfin, ne vous affolez pas si vous n’avez pas pu sortir vos racines de salsifis ou de scorsonères, les feuilles se consomment en salade. Recouvrez aussi le sol d’une vingtaine de centimètres de hauteur de feuilles mortes ou de paille. Dès que les feuilles poindront à travers leur couverture, dégagez les plantes et coupez cette salade tendre à souhait. On peut, pour avancer encore la date de récolte, placer un coffre fait avec quatre planches de 20 cm de largeur remplis et recouvert d’un châssis.